Les initiatives présidentielles… La santé, force motrice du développement durable

Hanaa Khachaba Nevine Ahmed Dimanche 04 Août 2019-14:28:13 Dossier
Le projet national pour l'assurance maladie globale
Le projet national pour l'assurance maladie globale

Il est essentiel d’assurer la santé et le bien-être de tous si nous voulons éradiquer la pauvreté et réaliser le développement durable. C’est dans cet objectif que la Présidence a lancé plusieurs initiatives dans le domaine de la santé visant au renforcement des systèmes de santé, à la lutte contre l’hépatite C et les maladies transmissibles et non-transmissibles, ainsi qu’à l’amélioration de la santé maternelle, néonatale et infantile, ainsi que de celle de la femme d’une façon générale.

 

 

Dans le cadre du développement durable, la santé est un objectif, mais également un préalable indispensable. Le Président Abdel Fattah Al-Sissi a dans, cette perspective, lancé plusieurs initiatives sanitaires avec un programme d’actions riches avec plusieurs objectifs dont, entre autres, la satisfaction des besoins des citoyens en matière de soins de santé primaires, la lutte contre les maladies transmissibles, la protection des groupes vulnérables et la réduction des risques pour la santé. Il s’agit de procurer aux populations un bien-être physique et moral satisfaisant, ainsi que de leur garantir des conditions sanitaires qui leur permettent de contribuer aux activités productives et au développement de la société, a affirmé le président Al-Sissi. Et ce, en annonçant le lancement de campagnes, comme celle du diagnostic de l’hépatite C ou celle pour le diagnostic précoce du cancer de seins, outre les campagnes généralement dirigées pour assurer le bien-être de la femme. D'ailleurs, il s'agit de la refonte globale du système assurance maladie dans tous le pays, qui a commencé à être appliqué dans la ville de Port-Saïd.

L’Egypte dispose d’une population très jeune. 60% des Egyptiens ont moins de 30 ans et la moyenne d’âge de la population est inférieure à 25 ans. La croissance démographique annuelle reste alarmante, frôlant 2%, ce qui devrait amener l’Egypte, selon les chiffres officiels, à dépasser les 150 millions d’habitants d’ici 2050. Cette forte croissance démographique, pointée du doigt à tout bout de champ en raison de son impact économique, a été différemment perçue sous Al-Sissi.

L'institution présidentielle s’en est rendu compte. La croissance démographique est une force motrice du développement durable. Le Chef de l’Etat a, à plusieurs reprises, insisté sur l’importance d’investir dans le capital humain qui est à la base de tout développement. Selon le Chef de l’Etat, l’individu – sain, instruit et bien formé- ne constitue pas un obstacle à la renaissance du pays. Bien au contraire, le processus de développement amorce son premier déclic auprès de l’individu.

Selon un rapport publié dans la revue « The Lancet », il existe un lien étroit entre investissement dans la santé et l’éducation et la croissance du PIB. C’est qu’investir dans la santé et l’éducation est la meilleure manière d’assurer une bonne croissance économique et une forte productivité à long terme.

En mesurant pour la première fois le capital humain de chaque pays et en le comparant à celui qu’il possédait en 1990, le rapport conclut à une «corrélation entre les investissements en matière d’éducation et de santé et une meilleure croissance du PIB». Ce nouvel indicateur combine «les compétences, les expériences et le savoir» d’une population avec son état de santé, pour en mesurer la contribution à la croissance économique.

L’Etat égyptien s'est donc concentré sur la création d'une base de données exhaustive sur la situation sanitaire dans le pays, en créant un dossier médical complet pour chaque citoyen. La prise de conscience sanitaire étant la première étape dans la lutte  contre plusieurs maladies, il s’est avéré incontournable de contraindre la population à faire un bilan de santé pour une détection précoce de certaines maladies, dont la prévalence est confirmée en Egypte par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Selon cette dernière, dans les pays de développement, la majorité des femmes auxquelles est diagnostiqué un cancer du sein ne survivent pas parce que leur cancer est détecté trop tardivement, ce qui complique la prise en charge des femmes touchées.

Tout comme l’Egypte a procédé il y a quelques années à la restructuration de son économie, elle a pris la ferme décision de reconfigurer son secteur de santé, qui gémissait sous les coups de boutoir de l’épidémie d’hépatite C et de la menace de l’hypertension, du diabète, du cancer du sein et d’autres maladies dont la détection précoce déculpe les chances de guérison.

« En Egypte, l’idée d’aller chez le docteur pour faire un check-up complet tous les six mois voire une fois par an, n’est pas répandue. Je vois des personnes qui ne se sont jamais rendues chez le médecin malgré leur état de santé fragile, car elles pensent que tant qu’elles peuvent se tenir debout, elles n’ont pas besoin de consulter un médecin », confie Dr Hoda Saad au Progrès Egyptien.

Cette dermatologue, membre du dispositif de l’Assurance-maladie, juge que les campagnes de santé présidentielle comme « 100 millions de santé, pour la détection du virus C, de l’hypertension et du diabète », sont excellentes. « J’estime que la campagne de détection de l’hépatite C était super bonne. Elle permet aux personnes atteintes de découvrir leur maladie pour pouvoir être accompagné par l’Etat tout au long du processus de traitement ». Et Dr Hoda de renchérir que ces personnes auraient pu développer les symptômes de la maladie sans s’en rendre compte, et finalement succomber aux douleurs, sinon, le coût du traitement à des phases très avancées serait exorbitant. « La campagne était très organisée, et les procédures se faisaient très rapidement », affirme la dermatologue.  « Des efforts intensifs sont nécessaires pour réduire la prévalence de l’hépatite C et aussi l’anémie chez les écoliers, car la relance de l’économie passe inéluctablement par la santé de l’individu, sans qui le développement d’une nation restera un vœu pieu », a-t-elle conclu. Elle attire, également, notre attention sur quelques bévues qui, au fil de la mise en œuvre, surgissent, mais cela n’empêche que la volonté de les surmonter est mise en évidence.

Au début de son deuxième mandat, le Président Al-Sissi a lancé une série de campagnes de santé, ayant coûté à l’Etat plus de 18,2 milliards de LE. On peut en citer outre l’initiative de 100 millions de santé (visant la détection précoce du virus C, de l’hypertension et du diabète), l’initiative visant à mettre un terme aux longues listes d’attentes des chirurgies urgentes (comme le cœur ouvert, l’implant cochléaire ou autres). La prise en charge des malades ciblées par les initiatives présidentielles est complètement gratuite. Une autre importante initiative a visé les écoliers au cycle primaire, celle de la détection de l’anémie, du nanisme et de l’obésité.

Interviewé par le Progrès Egyptien pour savoir son avis sur les campagnes de santé présidentielles, l’otorhinolaryngologiste Ahmad Khashaba, a indiqué qu’outre le grand impact positif des campagnes de santé parrainées par le Chef de l’Etat, par exemple du point de vue du développement des soins médicaux dans des régions qui en sont dépourvues, il existe d’autres effets positifs. « Ces initiatives ont atteint l’objectif pour lequel elles étaient lancées, à savoir l’élaboration de bases de données précises et globales de la population, en ce qui concerne leur état de santé et les maladies les plus répandues », a noté notre interlocuteur. Il a aussi précisé que ces campagnes ont aussi réalisé un gain inestimable, celui, selon lui, le développement du sens de patriotisme et d’appartenance à la patrie auprès de tous les membres, bénévoles, ayant contribué au succès des initiatives présidentielles. Ces dernières ont également reçu, outre le soutien technique des bénévoles, des aides financières de nombreuses parties civiles.

Et d’ajouter « La détection précoce de certaines maladies réduit l’addition de traitement que va ultérieurement verser l’Etat pour guérir les citoyens ayant découvert trop tardivement leur atteinte d’une certaine maladie ». « Bref, mieux vaut prévenir que guérir », dit-il en souriant.

Dr Ahmad Khashaba a, cependant, dit qu’à mesure de mettre en œuvre les initiatives de détection précoce de certaines maladies, les responsables se rendent compte de certaines lacunes. « C’est excellent, je vous affirme. Car par la seule expérience, on met le doigt sur les défauts et les irrégularités, sans quoi on ne pourrait jamais avancer correctement », a conclu l’otorhinolaryngologiste.

“La santé occupe aujourd’hui une place centrale dans les problématiques de développement”, a commencé par souligner Tarek Amin, gynécologue au ministère de la Santé, lorsque le Progrès Egyptien lui a posé la question sur l’utilité des initiatives présidentielles pour la santé. Il ajoute que la santé est donc présentée à la fois comme fin, mais aussi comme moyen de développement. “Voilà pourquoi les initiatives présidentielles de santé sont-elles importantes”, explique-t-il. Et le Dr Amin de renchérir : “Je considère, très importante et très ambitionnée, l’initiative présidentielle pour le diagnostic de l’hépatite C et son éradication de la société égyptienne. Des démarches sérieuses ont été prises dans ce sens et la campagne a réussi en réalisant son objectif, premièrement relatif à la sensibilisation du public quant à l’importance de garder une bonne santé, et deuxièmement, à dépister les personnes atteintes du virus et ainsi procéder à leur traitement”.

Dr Tarek Amin renchérit ensuite : “Le Président nous a jeté la lumière sur la voie qu’il faut adopter dans ce sens. Il a commencé et c’est à nous de continuer. Le ministère de la Santé devrait donc lancer de pareilles campagnes sanitaires de dépistage de plusieurs maladies chroniques”. Et de conclure : “La sensibilisation publique est très importante, notamment dans les milieux ruraux”.

A présent, les annonces se multiplient partout pour sensibiliser les femmes quant à l’importance de faire un check-up périodique pour pouvoir détecter au temps propice, leur atteinte par certaines maladies, ce qui pourrait assurer une complète guérison et améliorer la santé de millions de femmes égyptiennes.

“Les femmes ont le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique et mentale pour leur assurer le bien-être. L’initiative présidentielle pour la santé de la femme est d’une importance cruciale, d’autant que plusieurs femmes- notamment dans les petits villages- ne pensent jamais visiter le médecin ni se rendre à l’hôpital si elles ne se sentent pas bien”, souligne Dr Aleyya Mostafa, gynécologue.

Dr Aleyya explique quenous pouvons observer - et cela apparaît de manière évidente dans de nombreux pays du monde - que la santé des femmes est une question qui a pris beaucoup de retard, tant au niveau du traitement des maladies que de la prévention et de l'attention professionnelle. La santé des femmes, et par voie de conséquence celle des garçons et des filles, est un facteur crucial et une stratégie qui est au cœur du développement humain, conclut-elle.

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